Mon premier métier a été celui d’être éducatrice spécialisée auprès d’enfants et adolescents délinquants et/ou en danger, qui vivaient des situations familiales complexes, des carences affectives et des violences physiques et psychologiques.
J’ai longtemps côtoyé le monde de la justice, les juges pour enfants, juges aux affaires familiales, les avocats, les centres de détention ou les maisons d’arrêt. Un monde entre souffrance, colère, injustice, impuissance, solitude, détresse…et parfois, protection.
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille »
« Etre né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard »
« Est-ce que les hommes naissent égaux en droits à l’endroit où ils naissent »
« Est-ce qu’ils naissent pareils ou pas »
J’ai été observatrice de leur souffrance, des blessures émotionnelles engrammées en eux dès leur plus jeune âge et les répercussions sur leur développement et leur relationnel: Isolement, manque de confiance en soi et d’estime de soi, anxiété, peurs, troubles du comportement, quête de reconnaissance et d’affection, parentification, mise en danger…
Ces enfants, adolescents vivaient dans leur vie personnelle, des situations d’abandon, de rejet, de trahison, d’humiliation, d’injustice acceptant parfois les choses comme inéluctables, dans une posture de passivité ou tentant de se rebeller à travers des comportements inadaptés qui engendraient encore plus de souffrance, d’exclusion, de stigmatisation.
Je les ai accompagnés et aidés comme j’ai pu mais j’étais limitée dans ma fonction et mes connaissances.
Personnellement, je ressentais que j’avais une analyse fine des situations et des personnes qui me conduisait rapidement à une compréhension profonde de leur problématique personnelle et familiale. Une intuition poussée, mêlée à mes connaissances et mon expérience.
J’ai eu besoin d’aller plus loin dans l’accompagnement des personnes et de mettre mon « savoir-être » et mon « savoir-faire » à leur service. Je ne pouvais donc pas rester seulement dans ‘l’accompagnement éducatif ‘ d’autant qu’il était parfois contraint par la justice.
Ce qui me correspondait désormais était d’accompagner des personnes en demande et de le faire dans un cadre thérapeutique
Accompagner le processus de guérison émotionnelle et réparer son enfance. C’est ce qui me passionne et qui fait sens à travers mon parcours professionnel.
On ne choisit pas ses parents mais on peut choisir de se réparer et c’est possible à n’importe quel âge !
Voilà ce qui m’a poussée à me former davantage en psychologie et à étudier des méthodes alternatives permettant d’accéder aux mémoires du corps et à l’inconscient.
Ce qui me plait, c’est d’accompagner ces enfants devenus grands à sortir de leur mal-être et de leurs situations de souffrance.
C’est de les aider à prendre la main de leur enfant intérieur blessé et de l’emmener sur le chemin de l’apaisement.