Le sentiment de culpabilité chez l’enfant qui a subit des violences

C’est l’histoire d ‘Eric…

je suis toujours triste

Eric à 45 ans, il souhaite être aidé car il dit vivre dans un « Mal-être », avec des idées noires et beaucoup d’angoisses depuis qu’il est enfant. Il compense en s’alcoolisant. Il aimerait se sentir bien, être enfin heureux.

Eric me décrit une enfance vécue dans une terreur permanente : Des parents en conflit perpétuel, un père affectueux avec lui mais violent physiquement et verbalement avec sa mère, la peur que sa mère meurt sous les coups, la peur que son père parte du domicile familial le laissant seul avec sa mère distante et peu affectueuse avec lui. Le sentiment d’être inexistant au milieu de ce fracas.

Il me raconte par exemple ce jour où, suite à une énième dispute, il à refusé d’aller à l’école (en maternelle) restant prostré sous la table du salon de peur de ne plus revoir son père.

Le cadre posé, je suppose qu’Eric souffre d’une BLESSURE D’ABANDON créée par des parents qui ne l’ont pas protégé, qui ne se sont pas occupé de ses besoins profonds, de ses peurs, de ses EMOTIONS . Mais j’imagine aussi une BLESSURE DE REJET en lien avec une mère qui semble l’avoir dénigré autant qu’elle l’a ignoré.

Nous prendrons le temps d’explorer ses blessures et de les nettoyer avec des séances d’EFT et d’Hypnose. D’autant que les émotions d’Eric semblent assez verrouillées parce que son inconscient à fait le job qui lui incombait à ce moment là: Protéger ce petit garçon des souffrances insupportables qu’il vivait, en les « encapsulant », en les « enfouissant » bien profondément afin qu’ils ne les ressentent plus et survive malgré l’horreur.

Et oui, parce que, quand on est môme, on a pas les capacités à gérer cette violence émotionnelle, et comme l’être humain est bien fichu (enfin le plus souvent), et bien y’a l’Air Bag émotionnel qui se déclenche ! Donc Eric ne pleure pas, malgré un sentiment de tristesse qu’il évalue à 9 sur une échelle de 0 à 10.  Eric sait qu’il est triste, depuis toujours mais sa tristesse est contenue, elle ne peut pas s’exprimer car il n’y a jamais eu la place pour ça à la maison.

D’ailleurs, lorsque nous commençons le travail psycho-corporel avec l’EFT, je demande à Eric de localiser sa tristesse et de me la décrire :  » Elle est dans ma poitrine, je me sens enchainé, comme une armure qui m’enserre ».

Nous commençons donc la séance d’EFT pour nettoyer sa tristesse…

Eric se connecte progressivement à l’origine de cette émotion. Et voici ce qu’il exprime dans cet exercice de libération émotionnelle :

 » Peut-être que j’ai mérité toute cette violence » / « Peut-être qu’ils s’engueulaient à cause de moi » /C’est peut-être de ma faute si j’ai vécu cet enfer… »

LE SENTIMENT DE CULPABILITE surgit !

A ce moment là, ce n’est évidemment pas la culpabilité de l’adulte qui s’exprime mais celle de son enfant intérieur, le petit garçon qu’il était et qui a grandit en lui, avec toutes ses émotions refoulées. D’ailleurs, lorsque la séance d ‘EFT s’achève, Eric dit avec un léger sourire de soulagement :  »  Mais non j’y étais pour rien !  » .

Fin de séance, Eric est un peu abasourdi, pensif, il exprime son étonnement de s’être à la fois connecté avec ce sentiment de culpabilité qu’il ignorait (Merci Mister inconscient !) mais aussi d’en avoir contacté l’origine.

Quand je lui demande de fermer les yeux pour rentrer dans son intérieur et réévaluer sa tristesse sur l’échelle de 0 à 10, Eric la cherche…elle n’est plus autant présente qu’au départ. Il finit par me donner le chiffre 5. Sa tristesse est nettoyée de moitié ce qui est déjà super. Nous continuerons le travail la prochaine fois. Il paraît plus léger, souriant, et surtout, il semble avoir déposé son armure intérieure, il ne m’en parle plus.

Voilà comment grâce à l’EFT, nous partons de l’émotion présente chez le consultant, ici la tristesse, pour à la fois en trouver l’origine (sentiment d’être coupable du conflit parental ) mais aussi le libérer émotionnellement.

L’enfant qui subit des violences (physiques, morales), qu’elles soient dirigées vers lui, où envers un parent, intègre inconsciemment qu’il en est responsable parce qu’il n’a pas les ressources intellectuelles pour envisager d’autres options.

Nous portons tous en nous notre enfant blessé. Prenons en soin maintenant.

ET vous, savez-vous ce qui se cache sous l’emballage de votre tristesse ?

Stéphanie FONT/ Thérapie de libération émotionnelle

Laisser un commentaire